Projet

École secondaire Vanier : des cercles d’échanges pour élèves allophones

Le 12 juillet 2023

Un psychologue du Centre de services scolaire de la Capitale est l’initiateur des cercles d’échanges qui ont vu le jour pendant l’année scolaire 2022-2023 à l’école secondaire Vanier, dont 51 % de la clientèle provenait des communautés allophones.

Pour François Darveau, une formation suivie avec la Dre Garine Papazian-Zohrabian, professeure agrégée au Département de psychopédagogie et d’andragogie de l’Université de Montréal, a été l’élément déclencheur pour la réalisation de ce projet.

« On doit soigner la transition entre le pays d’origine et la communauté d’accueil pour les allophones, explique François Darveau. Les outils standardisés utilisés en psychologie ne correspondent pas nécessairement aux besoins de ces élèves.

Les enseignantes en classe d’accueil de l’école ont grandement collaboré au projet : d’abord en identifiant les élèves susceptibles d’être intéressés par celui-ci et étant en mesure de s’exprimer en français, puis en accompagnant le psychologue lors des rencontres.

De nombreux bénéfices
Une vingtaine d’élèves répartis en deux cohortes ont pris part aux cercles d’échanges, des rencontres hebdomadaires d’une période pendant 10 semaines, sur des thèmes très variés.

« Cela a permis de créer un climat social différent, de mélanger des élèves qui n’auraient pas tendance à se côtoyer naturellement. Il s’est créé un lien de confiance entre les élèves et aussi avec les enseignantes. Dans les autres cultures, manger c’est une occasion de socialiser, de communiquer, c’est partie intégrante du partage. Nous avons donc ajouté des collations aux rencontres. La collation a agi comme levier motivationnel », explique Laurie Castonguay, enseignante.

« Nous avons obtenu la contribution d’organismes du quartier pour financer le projet et pour cuisiner les collations avec les enseignantes. Ce sont les jeunes du quartier qui cuisinaient pour les cercles d’échanges. Cela a permis de développer leurs habiletés ainsi qu’une ouverture de la communauté vers l’école. L’implication de la communauté est une belle valeur ajoutée », ajoute l’enseignante Anne Paquet-Savard.

« Ce n’est pas une thérapie de groupe, prévient François Darveau. C’est un espace de paroles libres pendant lequel ces élèves qui ont des parcours atypiques peuvent socialiser et raconter leurs expériences personnelles et où sont exprimées des opinions et des émotions, en lien avec un thème donné. Le vécu des élèves est très enrichissant. Ils partagent des réalités similaires, dédramatisent en discutant entre eux. Ce qu’ils ont vécu les rassemblent. »

L’expérience a été si concluante qu’elle se poursuivra lors de l’année scolaire en 2023-2024. « Nous allons poursuivre et même bonifier. Ce programme est très simple à appliquer, il encadre mais n’est pas rigide, il peut être adapté à chaque milieu », conclut François Darveau.

Référence :

Papazian-Zohrabian, G.; Lemire, V.; Mamprin, C.; Turpin-Samson, A.; Aoun, R. Mener des groupes de parole en contexte scolaire. Guide pour les enseignants et les professionnels, Montréal, Université de Montréal, 2017.

un groupe de personnes debout devant des vitraux.
François Darveau, psychologue responsable du projet, est entouré de Laurie Castonguay, Anne Paquet-Savard, Alexandra Deshaies et Catherine Rouleau, les enseignantes en classes d’accueil.